À l’Exposition universelle de Dubaï, le pavillon français veut participer à la relance
C’est ce samedi 2 octobre que la France a droit à sa journée spéciale sur le site de l’Exposition universelle, à Dubaï, dès le lendemain de son ouverture. Le pavillon tricolore, censé promouvoir l’architecture, l’art ou encore les innovations technologiques de l’Hexagone, espère aussi donner un coup de pouce à l’économie post Covid-19.
Dernière répétition pour les pilotes de la patrouille de France. Le ciel se colore de vert, blanc, rouge et noir, les couleurs du drapeau émirati. Les Émirats arabes unis ont choisi d’honorer leur partenaire stratégique en offrant à la France, ce samedi, la première journée nationale de leur Exposition universelle. Pour l’occasion, les ministres des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Frank Riester, ont fait le déplacement.
Vendredi, le public est encore clairsemé en cette journée d’ouverture. Le Commissaire général pour la France à l’Exposition universelle, Erik Linquier, ne préfère pas avancer d’objectif précis, mais il dit espérer que le pavillon France reste dans le top 5 des pavillons fréquentés. Son slogan ? « Lumière, lumières », conjonction des « lumières » du présent et du passé. Des milliers de LED dansent sur la façade. « La moitié de l’expo se passe de nuit, donc l’enjeu de la visibilité et de la mise en lumière du pavillon était importante », explique-t-il. L’exposition est ouverte jusqu’à une heure du matin, pour favoriser les visites en soirée, dans un pays où les températures avoisinent les 40°C en ce mois d’octobre.
« On assume les clichés ! »
« Le fil rouge de notre exposition permanente, c’est le progrès », résume Justine Weulersse, directrice de la Programmation et Commissaire de l'exposition. « C’est le concept fondateur des Expositions universelles depuis la première édition en 1851 à Londres. Chaque espace propose une vision du progrès ». Le premier remonte… assez loin. Une édition originale de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert accueille les visiteurs, après un couloir d’entrée où le patrimoine des différentes régions françaises s’affiche en vidéos, capté par The Explorers. « Le visiteur, qu’on le veuille ou non, il va être attiré par les paysages, la gastronomie, la culture, la mode. On assume les clichés, mais on essaye de les dépasser ! », lance Erik Linquier.
Plus loin, la start-up Histovery propose de visiter le chantier médiéval de la cathédrale Notre-Dame et son chantier actuel après l’incendie de 2019. Le tout en réalité augmentée, sur tablettes. Une exposition temporaire immersive, qui sera suivie de plusieurs autres, dont Chromosaturation de l’Atelier Cruz-Diez.
Une vitrine pour faciliter les transactions
Le pavillon France, à l’architecture assez sobre, est recouvert de milliers de tuiles photovoltaïques qui lui fournissent son énergie. À la fin de l’Exposition, il sera entièrement démonté, renvoyé en France par containers et remonté sur le campus du Centre national d'études spatiales (CNES) à Toulouse. Il est pour l’heure niché au sein de la zone « mobilité » de cette Exposition universelle, qui a choisi pour thème la ville intelligente et durable. C’est là que Paris pense avoir le plus de cartes à jouer. Plusieurs porteurs de projets sont venus présenter leurs solutions pour une nouvelle mobilité. De grands groupes, mais aussi des start-ups comme Flying Whales, qui mise sur le ballon dirigeable.
Le ministre délégué chargé de la Coopération extérieure ne s’en cache pas : l’objectif de la France à l’Expo, c’est avant tout la relance de l’économie. « Ça fait un an et demi que le monde est privé de foires, de rencontres internationales. C’est le premier évènement de portée mondiale et nous avons pensé ce pavillon France comme la démonstration de notre savoir-faire français, mais aussi comme un endroit où beaucoup de chefs d’entreprises vont pouvoir rencontrer des délégations émiraties et d’autres pays », explique Franck Riester. « On a besoin de ça pour accélérer la croissance ». Une cinquantaine de délégations françaises, le plus souvent sectorielles, sont attendues sur le site de l’Expo les six prochains mois.