La Guadeloupe placée sous couvre-feu après des violences anti-passe sanitaire
Routes bloquées, immeubles et véhicules incendiés, écoles fermées : l'État a riposté vendredi soir à la dégradation de la situation dans le département français de la Guadeloupe, dans les Caraïbes, qui a pour origine la mobilisation anti-passe sanitaire, en instaurant un couvre-feu nocturne.
Le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, a annoncé un couvre-feu immédiat, jusqu'au 23 novembre (de 18h00 à 05h00) sur l'île « compte tenu des mouvements sociaux en cours dans le département et des actes de vandalisme », ont annoncé ses services.
Dans un communiqué, le représentant de l'État dans ce département d'environ 400 000 habitants situé à 600 km au nord-est des côtes de l'Amérique du Sud, dit tenir compte des « incendies de biens publics, barrages sur les routes, jets de pierres sur les forces de l'ordre, tirs de mortier », et interdit également la vente d'essence en jerrican.
Les Antilles françaises, où la vaccination reste minoritaire bien qu'en augmentation, ont été confrontées cet été à une très dure quatrième vague de Covid, les taux d'incidence ayant atteint plus de 1 000 cas pour 100 000 habitants en Martinique, et jusqu'à 2 000 cas en Guadeloupe alors que le seuil d'alerte est situé à 50 cas.
Le gouvernement a décidé vendredi d'envoyer « dans les prochains jours » 200 policiers et gendarmes pour renforcer les forces de l'ordre, alors que les violences et les blocages se multiplient. « On laisse passer les ambulances, les infirmières et les gens qui s'occupent de personnes âgées », expliquait vendredi un individu posté sur un barrage de la route nationale 1, gobelet en plastique et bouteille de rhum en main. Et aussi ceux qui paient leur passage, moyennant parfois 10 euros, précisait-il.