Au moins 30 morts dans des accidents de bateaux de migrants en Grèce

Les garde-côtes ont retrouvé 16 corps, dont ceux de trois femmes et d'un bébé.

Les garde-côtes grecs ont recherché des survivants dans la mer Égée samedi après le dernier d'une série d'accidents de bateaux de migrants qui ont fait au moins 30 morts en quelques jours.

Vendredi soir, les garde-côtes ont retrouvé 16 corps, dont ceux de trois femmes et d'un bébé, et ont secouru 63 personnes d'un bateau qui s'est renversé et a coulé près de l'île de Paros.

Selon les personnes secourues, environ 80 personnes se trouvaient à bord du navire. On pense qu'ils se dirigeaient vers l'Italie depuis la Turquie, selon les garde-côtes.

Des passeurs opérant depuis Cesme et Bodrum sur la côte turque embarquent des migrants dans des yachts pour les envoyer en Italie en empruntant de nouvelles routes plus dangereuses, selon la chaîne de télévision ERT.

Trois patrouilleurs des garde-côtes, des navires privés, un avion des garde-côtes ainsi que des plongeurs ont recherché d'autres survivants, ont indiqué des responsables.

La dernière tragédie – la troisième depuis mercredi – est survenue dans un contexte d'activité élevée de contrebandiers que l'on n'avait pas vue dans les eaux grecques depuis des mois.

Quelques heures plus tôt, 11 corps avaient été retrouvés dans un autre bateau qui s'était échoué jeudi soir sur un îlot au nord de l'île grecque d'Anticythère.

Les garde-côtes ont déclaré samedi que deux des migrants secourus – les deux hommes soupçonnés d'être les passeurs – avaient été arrêtés.

Quatre-vingt-dix personnes bloquées sur l'îlot ont été secourues.

Dans la nuit de mardi à mercredi, un bateau qui aurait transporté jusqu'à 50 réfugiés a coulé au large de l'île de Folegandros, des dizaines de personnes étant portées disparues.

« Indifférent à la vie humaine »

Treize personnes ont été secourues, tandis que des dizaines sont toujours portées disparues, ont indiqué les autorités grecques.

Les survivants ont donné des témoignages contradictoires : certains ont déclaré qu'il y avait 32 personnes à bord, tandis que d'autres ont estimé le nombre à une cinquantaine, a déclaré à l'AFP un responsable des garde-côtes.

La Grèce est l'une des principales routes d'entrée dans l'Union européenne pour les réfugiés et les migrants d'Afrique, du Moyen-Orient et d'ailleurs, bien que le flux ait diminué depuis 2015-2016, lorsque plus d'un million de personnes ont traversé le pays vers d'autres États de l'UE.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré que l'accident de Folegandros pourrait finir par être le pire de la mer Égée cette année, car un nombre inconnu de personnes étaient toujours portées disparues.

« Ce naufrage est un rappel douloureux que les gens continuent d'entreprendre des voyages périlleux en quête de sécurité », a déclaré Adriano Silvestri, représentant adjoint du HCR en Grèce.

Plus tôt vendredi, les garde-côtes avaient intercepté un autre bateau avec 92 hommes et garçons à bord après s'être échoué sur la côte de la péninsule du Péloponnèse.

Trois passeurs présumés qui ont fui le bateau à pied ont ensuite été arrêtés.

Le HCR estime que plus de 2 500 personnes sont mortes ou portées disparues en mer alors qu'elles tentaient d'atteindre l'Europe de janvier à novembre de cette année.

Près d'un million de personnes, principalement des réfugiés syriens, sont arrivées dans l'Union européenne en 2015 après avoir traversé la mer vers les îles grecques proches de la Turquie.

"Ces jours-ci, l'activité criminelle des passeurs, indifférents à la vie humaine, s'est intensifiée, empilant des dizaines de personnes en détresse, sans gilet de sauvetage, sur des bateaux qui ne répondent même pas aux normes de sécurité de base", a déclaré Giannis Plakiotakis, ministre des Affaires maritimes. vendredi soir, pointant du doigt la Turquie, affirmant qu'Ankara "laissait les passeurs agir sans contrôle".

Les rivaux grecs et turcs se disputent régulièrement la question des migrants, Athènes accusant Ankara de fermer les yeux sur les personnes tentant d'entrer en Grèce et en Turquie, membre de l'UE, niant les accusations.

 SOURCE : AGENCES DE PRESSE