Elon Musk rachète Twitter : comment la plateforme va-t-elle changer ?

 

Elon Musk en Allemagne, décembre 2020

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Elon Musk en Allemagne, décembre 2020

Elon Musk a conclu un accord pour acheter Twitter en promettant de réduire la censure sur la plateforme, ce qui soulève des questions sur ce que son approche signifiera pour la "place publique numérique".

Les groupes de défense des droits de l'Homme craignent qu'un manque de modération n'entraîne une augmentation des discours de haine.

De nombreux utilisateurs de Twitter se demandent également si cela signifie que les comptes suspendus par l'entreprise seront autorisés à revenir.

La personne la plus médiatisée à avoir été suspendue est Donald Trump.

Après l'annonce de l'accord, les groupes de défense des droits de l'homme se sont inquiétés des discours de haine sur Twitter et du pouvoir que cela donnerait à M. Musk, qui se décrit lui-même comme un "absolutiste de la liberté d'expression".

Il n'a cessé de critiquer les politiques de modération du contenu de la plateforme, affirmant que Twitter doit être un véritable forum pour la liberté d'expression.

Dans une déclaration après la conclusion de l'accord, il décrit la liberté d'expression comme "le fondement d'une démocratie qui fonctionne".

Dans un fil Twitter, Amnesty International affirme : "nous sommes préoccupés par toute mesure que Twitter pourrait prendre pour affaiblir l'application des politiques et des mécanismes conçus pour protéger les utilisateurs."

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"La dernière chose dont nous avons besoin est un Twitter qui ferme délibérément les yeux sur les discours violents et abusifs à l'encontre des utilisateurs, en particulier ceux qui sont les plus disproportionnellement touchés, y compris les femmes, les personnes non binaires et autres."

Twitter n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de la BBC sur les préoccupations soulevées.

Trump va-t-il revenir ?

Le compte de Donald Trump a été définitivement fermé l'année dernière à la suite des émeutes du 6 janvier au Capitole à Washington.

Mais même si son interdiction de Twitter est annulée, M. Trump affirme qu'il n'a pas l'intention de revenir sur Twitter, choisissant plutôt d'utiliser sa propre plateforme, Truth Social.

"Je ne vais pas aller sur Twitter, je vais rester sur Truth", confie M. Trump à Fox News.

Il ajoute qu'il croit que M. Musk, qu'il qualifie d'"homme bon", va "apporter des améliorations" à la plateforme.

Les représentants de M. Trump n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de la BBC.

Ming-Chi Kuo, un analyste technologique de la société de gestion des investissements TF International Securities, indique à la BBC que M. Trump pourrait décider de revenir sur la plateforme s'il se présente à l'élection présidentielle américaine de 2024.

"Twitter reste un meilleur choix pour qu'il puisse s'exprimer, si Twitter est prêt à rétablir son compte", indique M. Kuo.

"Il n'est pas facile de construire une plateforme avec plus d'influence que Twitter avant la prochaine élection présidentielle."

Les gens vont-ils quitter Twitter ?

M. Musk explique qu'il espère que même ses détracteurs les plus virulents resteront sur la plateforme "car c'est ce que signifie la liberté d'expression".

Cependant, certains utilisateurs menacent de quitter Twitter, tandis que d'autres l'ont déjà fait.

L'actrice britannique Jameela Jamil, qui est surtout connue pour son rôle dans la série télévisée The Good Place, affirme qu'elle s'attend à ce que la plateforme "devienne un espace encore plus anarchique, haineux, xénophobe, bigot et misogyne".

"J'aimerais que ce soit mon... dernier tweet", confie Mme Jamil à son million d'abonnés.

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De son côté, Caroline Orr Bueno, chercheuse post-doctorale à l'université du Maryland, annonce qu'elle reste pour l'instant sur la plateforme, où elle compte plus de 450 000 d'abonnés.

Mme Bueno ajoute que "nous n'avons aucune idée de ce à quoi cela ressemblera sous la direction d'Elon Musk".

"Ce que nous savons, c'est que si toutes les personnes honnêtes partent, les choses iront mal ici beaucoup plus vite", poursuit-elle.

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Dan Ives, un analyste de la société d'investissement Wedbush Securities, explique à la BBC qu'il s'attend à ce que la plupart des utilisateurs "adoptent une approche attentiste".

"Il s'agit maintenant de courtiser de nouveaux utilisateurs et d'empêcher les transfuges de quitter la plate-forme", dit M. Ives.

L'incertitude est à venir

Les 11 membres du conseil d'administration de Twitter ont accepté à l'unanimité l'offre de 44 milliards de dollars (26 billions 994 milliards 335 millions FCFA) de M. Musk.

Jack Dorsey, cofondateur de Twitter

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Jack Dorsey, cofondateur de Twitter

Jack Dorsey, qui a cofondé Twitter et siège toujours à son conseil d'administration, souligne qu'il est heureux que la plateforme "continue de servir la conversation publique", même s'il ne pense pas que "quelqu'un devrait posséder ou diriger Twitter".

"Il veut être un bien public au niveau du protocole, pas une entreprise", indique M. Dorsey dans un tweet mardi.

"Pour résoudre le problème d'être une entreprise cependant, Elon est la solution singulière à laquelle je fais confiance", ajoute M. Dorsey. "J'ai confiance en sa mission d'étendre la lumière de la conscience".

Le directeur général de Twitter, Parag Agrawal, s'est également adressé aux employés lors d'une réunion, où il a signalé que l'avenir de l'entreprise était incertain, selon l'agence de presse Reuters.

"Une fois l'accord conclu, nous ne savons pas dans quelle direction ira la plateforme", aurait affirmé M. Agrawal.

Les hommes politiques réagissent

Lundi, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a dit aux journalistes que le président américain Joe Biden "s'inquiète depuis longtemps du pouvoir des grandes plateformes de médias sociaux", quel que soit le propriétaire ou le dirigeant de Twitter.

La sénatrice démocrate Elizabeth Warren estime que l'accord est "dangereux pour notre démocratie", tout en préconisant un impôt sur la fortune et "des règles strictes pour tenir les grandes entreprises technologiques responsables".

De son côté, la sénatrice républicaine Marsha Blackburn salue l'accord comme "un jour encourageant pour la liberté d'expression".

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