Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dévoile la livraison de missiles Milan et de canons Caesar



Jusqu'à présent, la France gardait le silence sur le contenu de ses envois militaires. Mais Emmanuel Macron a détaillé ce vendredi les livraisons d'armes à Kiev.

Contrairement à de nombreux alliés occidentaux, la France gardait le silence sur le contenu de ses livraisons militaires à Kiev. À peine assumait-elle envoyer du carburant et de «l'armement défensif», c'est-à-dire des casques, des gilets pare-balles, des équipements de déminage et médicaux. Contacté à plusieurs reprises ces dernières semaines par Le Figaro, le ministère des Armées n'avait pas souhaité expliquer son silence.

Mais dans un entretien à Ouest-France , Emmanuel Macron a dévoilé ce vendredi l'envoi de missiles antichar Milan et de canons automoteurs Caesar. Concernant les premiers, il ne s'agit pas réellement d'une nouvelle dans la mesure où le député insoumis Alexis Corbière, membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale, avait déjà révélé la fourniture de «quelques missiles antichars», ce qui lui avait été reproché par la majorité. Le journal Le Monde avait confirmé cette information, évoquant la livraison de «quelques dizaines» de missiles Milan. Evoquant une aide française d'une valeur totale de 120 millions d'euros, L'Opinion a précisé que la France a aussi offert des missiles antichars Javelin et des missiles anti-aériens à très courte portée Mistral.

En revanche, jusqu'ici, la livraison de canons Caesar n'avait pas fuité. Déployés en Irak contre l'État Islamique mais aussi au Mali avec une redoutable efficacité, ces canons automoteurs peuvent lancer à 40 kilomètres des obus de 155 millimètres avec une cadence de six à huit coups minute. Le président candidat n'a pas précisé l'ampleur de cette livraison. L'on sait seulement que la France veut se doter en 2025 de 109 Caesar. Selon Ouest-France , 12 canons seraient prélevés sur les stocks de l'Armée de terre pour une mise en service «début mai».

Un Caesar à l'entraînement. Nicolas TUCAT / AFP

Le ministère des Armées a récemment évolué sur sa discrétion révélant dans un communiqué du 15 avril livrer «des moyens de protection, d'équipements optroniques, de l'armement et des munitions, ainsi que des systèmes d'armes». Pour l'Ukraine, la réception de tels armements lourds pourrait peser lourd dans sa lutte contre l'envahisseur russe. Depuis plusieurs semaines, les Occidentaux assument en effet l'envoi de nouveaux matériels, comme des blindés. Mardi, John Kirby, porte-parole du Pentagone, annonçait la mise à disposition de pièces détachées d'avions de chasse.

Des armes essentielles

L'aide américaine de 800 millions décidée par Joe Biden permet la livraison de 72 obusiers Howitzer et de leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost. Elle s'ajoute aux 11 hélicoptères Mi-17, 10 radars anti-artillerie mobiles AN/TPQ36 et deux radars antiaériens AN/MPQ64 Sentinel. 500 missiles antichars Javelin, des milliers d'autres systèmes antichars, 200 véhicules blindés de transport de troupes M113, 100 blindés légers Humvee, 300 drones kamikazes Switchblade ainsi que de l'équipement de protection contre des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires déjà prévus par Washington.

Pour la nouvelle «bataille du Donbass», ces nouvelles armes pourraient jouer un rôle essentiel. «C'est quasiment une deuxième guerre qui va commencer pour l'Ukraine», prévenait récemment Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI), dans un récent décryptage du Figaro. «Son armée s'est renforcée en moral, en détermination, mais aussi en matériel, livré par les Occidentaux ou pris sur les Russes», poursuivait-il.

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