La journaliste russe opposée à la guerre en Ukraine de nouveau arrêtée
En Russie, la journaliste Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après avoir interrompu le 14 mars dernier un journal télévisé en brandissant une affiche contre la guerre en Ukraine, a de nouveau été arrêtée ce mercredi, selon son avocat.
Depuis sa première arrestation, la justice russe a fait du cas de Marina Ovsiannikova un exemple et semble s’acharner contre celle qui est vue par certains comme une égérie anti-guerre en Russie. Selon son avocat, une enquête a été ouverte pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée après des messages postés sur les réseaux sociaux. Arrêtée ce mercredi, la journaliste pourrait bien désormais avoir affaire à la justice pénale.
Selon le système russe, si une personne est condamnée à deux reprises en l’espace de six mois, c’est en effet à la justice pénale de se pencher sur son cas, ce qui l’expose à des conséquences judiciaires bien plus lourdes. Or, Marina Ovsiannikova a déjà été condamnée à deux reprises au mois de juillet. Elle a dû régler deux amendes, la première de 50 000 roubles et la seconde de 40 000 roubles. La justice russe doit maintenant décider si cette mère de deux enfants mineurs sera placée en détention provisoire ou laisser libre avant la tenue de son procès.
Un arsenal pénal renforcé contre les opposants à la guerre en Ukraine
Marina Ovsiannikova est devenue célèbre mi-mars après avoir surgi, en plein journal, sur le plateau d'une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait. Lors de son intervention, elle portait une pancarte dénonçant l'offensive en Ukraine et la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir. Les images de son geste ont fait le tour du monde. De nombreuses personnes ont salué son courage, dans un contexte de répression de toute voix critique en Russie. Elle ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de l'opposition russe, certains lui reprochant toujours ses années passées à travailler pour la chaîne Pervy Kanal, porte-voix du Kremlin.
La Russie, qui est déjà engagée depuis de longues années dans une répression des voix critiques du Kremlin, a considérablement durci depuis l'assaut contre l'Ukraine son arsenal pénal contre ceux qui dénoncent le pouvoir russe.