UEMOA : Les États de l'Alliance des États du Sahel (AES) mobilisent 1 866 milliards de FCFA en neuf mois

 



Si les levées de capitaux restent indispensables pour financer les déficits budgétaires et les projets d'infrastructures, la persistance de taux d'intérêt élevés pourrait à terme grever la capacité des États à honorer leurs engagements financiers.


Au cours des neuf premiers mois de 2024, les pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont réussi à lever environ 1 866,5 milliards de francs CFA (soit 3,12 milliards de dollars) sur le marché régional de l'UEMOA. Confrontés à des défis sécuritaires et économiques majeurs, ces trois pays ont représenté 34 % des émissions totales de titres publics au sein de l'UEMOA, selon des données de l'Agence Ecofin. Ce chiffre témoigne de l'ampleur de leurs besoins financiers, malgré des coûts d'emprunt relativement élevés.


Burkina Faso : un emprunteur clé sur le marché régional


Avec 635,79 milliards de FCFA levés, le Burkina Faso s’impose comme un acteur majeur du marché de la dette publique de l’UEMOA, représentant 13 % des émissions totales de la région. Cependant, le pays doit composer avec des taux d’intérêt particulièrement onéreux, les rendements atteignant 9,54 % pour des échéances de 12 mois. À titre de comparaison, des économies comme la Côte d'Ivoire ou le Bénin bénéficient de taux compris entre 6 % et 7 % pour des maturités similaires.


En parallèle, Ouagadougou a déjà procédé au remboursement de 388 milliards de FCFA, portant l’encours de sa dette à 2 061,86 milliards de FCFA, soit 12,55 % de l’encours total de la dette régionale. Cette position conforte le Burkina Faso parmi les principaux débiteurs de l'Union.


Mali : des taux élevés malgré une gestion rigoureuse

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Au Mali, la dynamique est comparable.pays a mobilisé 528,95 milliards de FCFA, soit 12 % des montants levés au sein de l’UEMOA durant cette période. Bien que Bamako ait remboursé 501,15 milliards de FCFA, les taux d’intérêt auxquels le pays emprunte restent élevés. Pour des échéances de six mois, les rendements grimpent à 9,73 %, et se maintiennent au-dessus de 9 % pour des maturités allant jusqu'à trois ans.


Avec un encours de dette de 1 989,63 milliards de FCFA, représentant 12,12 % de la dette régionale, le Mali subit les répercussions d’un environnement macroéconomique et politique marqué par des incertitudes, ce qui justifie la prudence des investisseurs et des taux d’intérêt plus élevés.


Niger : des coûts d'emprunt record


Le Niger a levé 701,76 milliards de FCFA en 2024, marquant son retour sur le marché financier après six mois d’absence liée aux sanctions de la CEDEAO. Toutefois, les conditions d’accès aux financements demeurent très strictes, avec des taux d'intérêt atteignant 10,40 % pour des échéances de 12 mois, les plus élevés de la zone.


Malgré un encours de dette plus modeste (1 432,31 milliards de FCFA, soit 8,72 % de l'encours régional), le Niger se trouve confronté à des conditions de financement de plus en plus ardues. Les besoins urgents en matière de sécurité et d'infrastructures imposent au pays de naviguer entre la nécessité de lever des fonds à court terme et la gestion des contraintes budgétaires imposées par des taux d’intérêt prohibitifs.


Fiacre E. Kakpo

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