Banques Marocaines : Des Performances Record avec 2,2 Milliards de Dollars de Bénéfices Prévus d’ici 2026
Le secteur bancaire marocain connaît une dynamique de croissance exceptionnelle, avec des bénéfices estimés à 2,2 milliards de dollars d’ici 2026, selon un récent rapport d’Attijari Global Research (AGR). Cette performance historique confirme le rôle central des banques marocaines dans le développement de l’économie nationale, soutenue par des facteurs économiques et monétaires favorables.
En 2024, les banques cotées à la Bourse de Casablanca ont enregistré des résultats largement supérieurs aux prévisions. Le Produit Net Bancaire (PNB) a progressé de 13,2 %, atteignant 45,7 milliards de dirhams (soit 4,57 milliards de dollars) au premier semestre. Cette croissance est principalement portée par une hausse de 57,2 % des activités de marché et une augmentation de 4,8 % des marges d’intérêts.
Le rapport d’AGR prévoit que cette dynamique se poursuivra jusqu’en 2026, avec une croissance annuelle moyenne révisée à la hausse de 13,5 %, contre 8,3 % initialement. Cette trajectoire pourrait porter les bénéfices nets des banques marocaines au-delà de 22 milliards de dirhams (2,2 milliards de dollars).
Parallèlement, le secteur a réalisé des avancées notables en matière d’efficacité opérationnelle. Le ratio coûts/revenus (COEX) a atteint son niveau le plus bas en dix ans, s’établissant à 41,6 %, grâce à des stratégies efficaces de gestion des coûts et à une adoption accrue de la numérisation. Le résultat net part du groupe a connu une hausse de 26,7 %, atteignant 10,6 milliards de dirhams (1,06 milliard de dollars). De plus, le rendement des capitaux propres (ROE) s’est amélioré pour atteindre 14,3 %, dépassant la moyenne de 11,6 % enregistrée avant la pandémie de COVID-19.
Cette performance remarquable s’inscrit dans un contexte économique complexe. Malgré une baisse de 43 % de la production céréalière en 2024 par rapport à 2023, les secteurs non agricoles ont affiché une croissance de 3,6 %, permettant à l’économie marocaine de maintenir une croissance globale de 2,6 %. Cette résilience économique est également soutenue par la politique monétaire proactive de Bank Al-Maghrib, qui a abaissé son taux directeur à 2,5 % en décembre 2024, favorisant ainsi l’expansion du crédit tout en maîtrisant l’inflation, passée de 10 % en février 2023 à 0,7 % en octobre 2024.
Cependant, certains analystes, dont Rabah Arezki, ancien économiste en chef de la Banque mondiale pour la région MENA, mettent en garde contre des risques structurels. Une étude de l’Atlantic Council alerte sur le danger que représente le « piège du revenu intermédiaire » pour le Maroc, caractérisé par une faible croissance économique et des tensions sociales dues à des niveaux élevés de pauvreté.
Malgré ces défis potentiels, les banques marocaines semblent bien positionnées pour poursuivre leur croissance et continuer à jouer un rôle moteur dans l’économie nationale, grâce à des stratégies d’investissement efficaces, une gestion rigoureuse et des conditions économiques favorables.