Tensions diplomatiques : Alger accuse Paris de régler des comptes historiques
L’Algérie a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie de « campagne de désinformation » orchestrée en France à son encontre, tout en accusant Paris de violer la Convention consulaire algéro-française de 1974. Cette réaction intervient après des déclarations du ministre français chargé de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a évoqué d’éventuelles mesures de rétorsion si Alger poursuivait « l’escalade ».
Dans un communiqué publié ce samedi 11 janvier, le ministère algérien des Affaires étrangères a critiqué ce qu’il considère comme une offensive médiatique menée par « l’extrême droite revancharde et haineuse » et ses soutiens au sein du gouvernement français. Alger rejette toute volonté d’escalade ou de provocation, contredisant les accusations relayées dans les médias français.
Au cœur de cette tension figure l’expulsion d’un blogueur algérien vivant en France depuis 36 ans. Renvoyé vers l’Algérie le 8 janvier, il a été refoulé à la frontière et se retrouve désormais dans un centre de rétention administrative en France. Selon Alger, cette expulsion « arbitraire et abusive » a servi de prétexte à certains milieux français pour raviver des différends historiques avec une Algérie souveraine.
Le ministère algérien a également dénoncé le non-respect de la procédure judiciaire. Le ressortissant expulsé n’a pas pu bénéficier d’un procès équitable, son expulsion compromettant sa défense prévue lors d’une audience fixée au 24 février.
Par ailleurs, Alger reproche à Paris de ne pas avoir respecté la Convention consulaire de 1974. La France n’aurait pas informé les autorités algériennes de l’arrestation, de la garde à vue, de la détention ni de l’expulsion de ce citoyen. De plus, la demande algérienne d’assurer une protection consulaire et de lui rendre visite est restée sans réponse, ce que déplore vivement la diplomatie algérienne.
Cette affaire ravive les tensions latentes entre les deux pays, sur fond de relations historiques complexes.