Umaro Sissoco Embalo brigue un nouveau mandat malgré ses promesses
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a officiellement annoncé sa candidature à un second mandat, alors qu'il avait pourtant affirmé par le passé ne pas vouloir se représenter.
Une annonce qui suit le départ de la CEDEAO
L'information a été relayée le lundi 3 mars par Jeune Afrique et l'AFP. À son arrivée à l'aéroport Osvaldo Vieira, le chef de l'État a été catégorique : "Je serai candidat, cela ne fait aucun doute, et je vais gagner dès le premier tour."
Cette déclaration intervient quelques jours seulement après le départ précipité de la mission de médiation de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Cette délégation, envoyée pour tenter d'apaiser un conflit électoral, a dû écourter sa mission après que le président Embalo a menacé de l’expulser.
Une crise politique qui s’enlise
Les tensions s’accentuent en Guinée-Bissau depuis le report des élections générales initialement prévues en novembre dernier. Umaro Sissoco Embalo a fixé une nouvelle date au 30 novembre 2025, une décision vivement contestée par l’opposition, qui considère que son mandat aurait dû prendre fin le 27 février dernier.
La Cour suprême a cependant prolongé son mandat jusqu’en septembre. Pendant sa mission, la CEDEAO, appuyée par les Nations Unies (Unowas), avait tenté de proposer un calendrier électoral pour 2025, mais aucun accord n’a été trouvé.
Un climat politique sous tension
Avant son départ précipité, la mission de la CEDEAO avait rencontré le président, des figures politiques et des représentants de la société civile. Mais face aux menaces d’expulsion brandies par M. Embalo, la délégation a quitté Bissau le 1er mars.
Le président a assumé son choix, déclarant à l’AFP : "La Guinée-Bissau n'est pas une république bananière."
Dans ce climat tendu, l’opposition a appelé à une grève nationale pour dénoncer la prolongation du mandat présidentiel. Le gouvernement, de son côté, a renforcé la sécurité dans la capitale.
Un pays marqué par l’instabilité
Élu en décembre 2019, Umaro Sissoco Embalo gouverne un pays qui a connu de nombreux coups d’État depuis son indépendance en 1974. La dernière tentative de putsch remonte à décembre 2023, un événement qui l’avait poussé à dissoudre le Parlement, alors dominé par l’opposition.
Alors que l’incertitude politique persiste, le président s’est récemment rendu en Russie, où il a rencontré Vladimir Poutine.
Sa candidature risque d’attiser encore plus les tensions en Guinée-Bissau, où la tenue des prochaines élections demeure un sujet brûlant.