Un Conflit Brûlant entre le Ministre des Sports et le Président de la Fecofoot au Congo
Le football congolais est en ébullition en raison d'un conflit acharné entre Jean Guy Blaise Mayolas, président de la Fédération congolaise de football (Fecofoot), et Hugues Ngouélondélé, le ministre des Sports. La situation, observée de près par la FIFA, pourrait entraîner des sanctions si elle persiste.
Depuis plusieurs mois, le football congolais est plus souvent mentionné pour cette crise interne que pour ses performances sportives. Les résultats récents de l'équipe nationale, en difficulté dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et la Coupe d'Afrique des nations 2025, n'améliorent pas la situation. Le 4 octobre, la tension a atteint un nouveau sommet lorsque le président du tribunal de grande instance de Brazzaville, à la demande d'un collectif de membres de l'Assemblée générale de la Fecofoot, a ordonné l'évacuation des locaux de la fédération par la gendarmerie, alors qu'une Assemblée générale extraordinaire était prévue le lendemain.
Les Interventions de la FIFA et de la CAF
Le 5 octobre, les représentants de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF) présents à Brazzaville ont trouvé les locaux de la Fecofoot fermés. Quelques jours auparavant, le 29 septembre, Jean Guy Blaise Mayolas, réélu en 2022 pour un second mandat de quatre ans, avait été révoqué par une Assemblée générale contestée par un collectif. Un comité ad hoc avait été mis en place pour gérer les affaires courantes et organiser des élections d'ici au 31 décembre.
Mayolas Défie sa Révocation et Bénéficie du Soutien de la FIFA
Contacté par Jeune Mali, Jean Guy Blaise Mayolas refuse de reconnaître cette révocation. Selon lui, le collectif à l'origine de son éviction n'a aucune légitimité, une position confirmée par la FIFA. De plus, il affirme que le comité ad hoc mis en place ne respecte pas les statuts de la fédération. Mayolas a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) et attend des réactions de la FIFA et de la CAF. Il estime que les événements des 29 septembre et 4 octobre sont d'origine politique, pointant du doigt Hugues Ngouélondélé, qu'il accuse d'abus de pouvoir.
Un Conflit Alimenté par des Antécédents
Les relations tendues entre Mayolas et Ngouélondélé ne sont pas nouvelles. Elles se sont aggravées en juin après une lourde défaite des Diables Rouges, l'équipe nationale, face au Maroc (0-6) lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Mayolas avait alors reproché publiquement au ministre d'avoir imposé Isaac Ngata comme sélectionneur, un entraîneur dont il jugeait les compétences inadaptées et dont le salaire mensuel était estimé entre 25 000 et 30 000 euros. Il avait également critiqué la gestion du ministère des Sports concernant le transport, l'hébergement et les primes des joueurs et du staff technique.
La Réponse du Ministre des Sports
De son côté, Hugues Ngouélondélé considère que la gestion de la Fecofoot est défaillante, une accusation que Mayolas rejette, affirmant que les comptes de la fédération sont régulièrement vérifiés et validés. Le ministère des Sports nie toute implication directe dans la crise, affirmant qu'il s'agit d'un problème interne à la Fecofoot. Selon le ministère, plusieurs clubs affiliés à la fédération ont signé une pétition basée sur les statuts et ont soumis une motion de défiance à la FIFA. Le refus de Mayolas de convoquer une Assemblée générale extraordinaire a conduit à la création du comité ad hoc, qui a pris des mesures validées par le procureur de Brazzaville, aboutissant à l’intervention de la gendarmerie.
