Départ des troupes françaises du Tchad : 120 soldats quittent N'Djamena
Un premier groupe de 120 militaires français a quitté N'Djamena, marquant ainsi le début du retrait des forces françaises du Tchad. Cette opération intervient après la décision de ce pays d’Afrique centrale de mettre fin à plus de soixante ans de coopération militaire avec la France, rompant les accords en vigueur depuis l’indépendance en 1960.
Selon une annonce publiée sur la page Facebook du ministère tchadien des armées, « ce midi, 120 soldats français ont quitté l’aéroport militaire de N’Djamena à bord d’un Airbus A330 Phénix MRTT, en direction de la France ». Contacté à Paris, le ministère des Armées français, dont les effectifs atteignent près de 1 000 membres au Tchad, n’a pas souhaité commenter cette information.
Ce départ intervient dix jours après celui des avions de chasse français, signe d’un désengagement progressif. Le Tchad, considéré comme un pilier stratégique de la présence militaire française dans la région, était le dernier bastion de Paris au Sahel, après les retraits successifs de ses forces au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Le vendredi matin, la cérémonie de départ a eu lieu en présence des autorités militaires tchadiennes, soulignant « l’intensité des relations sécuritaires entre les deux pays », précise le communiqué officiel.
Un contexte de réajustement stratégique
La France, déjà contrainte de retirer ses troupes du Mali, du Niger et du Burkina Faso en 2022 et 2023 suite à l’arrivée au pouvoir de régimes militaires pro-russes, fait face à une reconfiguration de sa présence en Afrique. Le Sénégal a également exprimé sa volonté de voir Paris fermer ses bases militaires sur son sol.
Depuis l’indépendance du Tchad, les forces françaises y ont maintenu une présence quasi ininterrompue, jouant un rôle clé dans la formation des soldats tchadiens et le soutien aérien lors de crises majeures. Cependant, cette coopération est désormais remise en question, tandis que d’autres puissances, notamment la Russie, gagnent en influence dans la région.
Des opérations de logistique en cours
Outre le départ des soldats, le démantèlement des infrastructures militaires françaises s’organise. « Des tonnes d’équipements militaires sont actuellement conditionnées et prêtes à être acheminées depuis l’aéroport militaire de N’Djamena », indique le ministère tchadien des armées. Les véhicules provenant des bases françaises de Faya-Largeau, Abéché et N'Djamena seront rapatriés via le port de Douala, avec un acheminement maritime prévu d’ici janvier.
Cette transition marque la fin d’une époque, illustrant les transformations géopolitiques et militaires en cours au Sahel.
