Incertitudes autour de la santé de Paul Biya : report de son retour et rumeurs persistantes

 Les préoccupations sur l'état de santé de Paul Biya et les rumeurs à ce sujet continuent d'alimenter les spéculations, notamment après l'absence de son retour attendu au Cameroun. Alors que certains dignitaires ont été appelés à Genève, les interrogations persistent, renforçant les inquiétudes des marchés financiers.

Le 13 octobre, à Yaoundé, plusieurs membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et des organisations de jeunesse ont été discrètement mobilisés pour accueillir Paul Biya à l'aéroport. Pourtant, quelques heures plus tard, ce dispositif a été retiré sans explication. En réalité, le président n'était pas de retour et demeurait toujours en Europe, comme confirmé au 15 octobre.

Un retour manqué, mais sans explications officielles. Si aucune communication n'a été faite concernant cet incident, il nourrit davantage les incertitudes autour de la santé du chef de l'État, déjà absents de plusieurs événements internationaux importants en septembre et octobre. Parmi eux, l'Assemblée générale des Nations unies et un sommet de l'Organisation internationale de la francophonie.

Face aux rumeurs circulant, notamment celles de son décès, amplifiées par certains médias séparatistes ambazoniens, la présidence camerounaise s'est vue contrainte de réagir le 8 octobre. Elle a déclaré que Paul Biya était en Suisse, en bonne santé, et qu'il rentrerait sous peu. Cependant, plus d'une semaine s'est écoulée depuis cette déclaration.

Une source proche de la présidence a affirmé qu'il n'était jamais question d'un retour ce 13 octobre, appuyant que la Garde présidentielle, ainsi que la Direction de la sécurité présidentielle, n'avaient pas été mobilisées pour un tel déplacement. Par ailleurs, aucune information n'a été communiquée aux autorités aéroportuaires concernant un éventuel vol du président.

Dans un contexte où les inquiétudes économiques s'accentuent, une rumeur persistante affirme que Paul Biya serait hospitalisé dans un pavillon sécurisé près de Paris. Pourtant, l'ambassadeur du Cameroun en France, André Magnus Ekoumou, a formellement démenti ces informations, réaffirmant que le président se trouvait en Suisse et jouissait d'une bonne santé. Le gouvernement a confirmé cette position.

Néanmoins, les tensions ne se sont pas apaisées, d'autant plus que certains membres de l'entourage du président, comme Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, ont interdit les discussions autour de l'état de santé du chef de l'État dans les médias nationaux. Henri Eyebe Ayissi, ministre des Affaires foncières, avait prévu une journée de prières pour Paul Biya, initiative finalement annulée par la présidence.

Parallèlement, plusieurs figures politiques camerounaises, dont le ministre des Finances Louis-Paul Motaze et le président du Sénat Marcel Niat Njifenji, ont été convoquées à Genève pour des réunions importantes liées à l'élaboration du budget de l'État, initialement prévu pour août. Ce retard a provoqué des craintes, notamment auprès des agences financières internationales, qui perçoivent un risque accru pour la stabilité économique du pays. L'absence de précisions et les rumeurs sur la santé de Paul Biya compliquent la situation économique, particulièrement alors que des remboursements de la dette extérieure sont imminents.

Pour l'heure, aucun retour à Yaoundé du chef de l'État n'a été confirmé.